Actualités Alternance 2025 : ce que le nouveau reste à charge de 750 € implique pour les employeurs

Edité le : 26/06/2025

Dès le 1er juillet 2025, une évolution majeure dans le financement de l’alternance va entrer en vigueur : les entreprises devront désormais participer directement au financement de certaines formations par un reste à charge forfaitaire de 750 €. Un changement qui s’inscrit dans une volonté de rationalisation budgétaire, mais qui soulève également des questions d’anticipation stratégique pour les employeurs.

Que prévoit la réforme ?

La réforme introduite par la loi de finances 2025 prévoit un reste à charge de 750 € par contrat d’apprentissage, pour les formations de niveau 6 (Bac+3) à niveau 8 (doctorat). Ce montant s’appliquera à tous les contrats signés à partir du 1er juillet 2025, quelle que soit la durée de l’alternance ou le coût réel de la formation. Cette contribution sera prélevée par les centres de formation (CFA) auprès des entreprises, avant d’être reversée à France Compétences.

 

Objectifs :

  • Responsabiliser davantage les employeurs sur le financement des formations supérieures
  • Limiter la croissance explosive des dépenses publiques liées à l’alternance, qui ont dépassé les 14 milliards d’euros en 2024
  • Réduire les abus constatés, notamment sur les ruptures prématurées de contrat

 

 

Concrètement, combien cela va-t-il coûter ?

Le reste à charge est forfaitaire, ce qui signifie qu’il est identique quel que soit le diplôme préparé ou le coût pédagogique de la formation. Ainsi, une entreprise qui embauche 10 alternants en Bac+3 ou plus devra budgéter 7 500 € de plus qu’en 2024.

Ce coût vient s’ajouter à d’autres évolutions dans le mode de financement :

  • Blocage de 10 % de la prise en charge : cette part ne sera versée au CFA qu’à la fin du contrat si celui-ci est mené à son terme
  • Prise en charge au prorata temporis : les subventions ne seront plus versées par mois entamé, mais selon la durée exacte du contrat
  • Minoration de 20 % pour les formations effectuées à plus de 80 % à distance

 

Quels employeurs sont concernés ?

Toutes les entreprises sont concernées, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité, dès lors qu’elles recrutent un alternant pour une formation supérieure. Toutefois, les formations de niveau inférieur au Bac+3 (CAP, Bac Pro, BTS, etc.) ne sont pas touchées par cette mesure.

Certaines aides restent en vigueur pour atténuer l’impact :

  • Prime à l’embauche de 5 000 € (moins de 18 ans) ou 6 000 € (18 ans et plus)
  • Aides spécifiques pour les alternants en situation de handicap
  • Exonérations de charges pour les contrats en apprentissage

 

Ce qu’il faut anticiper dès maintenant

  •  Repenser le calendrier de recrutement

Si vous prévoyez de signer des contrats pour des formations Bac+3 ou supérieures, essayez de finaliser les embauches avant le 1er juillet 2025 afin d’éviter le nouveau reste à charge.

  • Budgétiser les coûts supplémentaires

Intégrez les 750 € par contrat dans votre plan de charges prévisionnel 2025-2026. Cela peut représenter un enjeu important, notamment pour les PME fortement engagées dans l’alternance.

  • Optimiser les formats de formation

Les formations à distance perdent une partie de leur financement. Il devient donc stratégique de privilégier des cursus en présentiel.

 

Une réforme à double tranchant

Si ce nouveau reste à charge peut sembler modeste individuellement, il représente un signal fort de transformation du modèle économique de l’alternance. Le Gouvernement, en réduisant progressivement sa contribution, pousse les entreprises à assumer davantage la montée en compétences de leurs collaborateurs.

Pour les structures déjà convaincues de l’intérêt de l’alternance comme levier de recrutement, cette réforme ne remet pas en cause son attractivité. Mais pour d’autres, notamment les TPE/PME, il faudra veiller à ne pas fragiliser l’engagement dans des parcours longs.

 

Conclusion

La réforme du financement de l’alternance pour 2025 impose un nouveau cadre budgétaire aux entreprises. En anticipant dès maintenant ces changements, en adaptant leurs pratiques de recrutement et en renforçant leurs liens avec les CFA, les employeurs peuvent continuer à bénéficier de l'alternance comme un levier stratégique de développement des compétences… tout en gardant le contrôle de leurs coûts.

Autres articles